Le canyon des Doigts de Singe
Ce matin, nous sommes prêts pour partir à l'aventure, et chouette, le soleil est revenu !
seuls dans notre palais, bercés par le bruit du torrent en contrebas, la nuit a été douce !
royal petit-déj...
et à peine partis pour notre rando repérée par Fred la veille, que notre première rencontre nous laisse songeurs sur notre vie... et la sienne... elle aurait pas dépassé l'âge de la retraite cette dame ?......
Nous traversons le pont juste sous l'hôtel, les champs...
puis le hameau, non sans arrêter cette cueilleuse de boutons de roses à la serpe qui accepte que je prenne sa cueillette en photo
il faut redescendre au niveau de la rivière tout en se rapprochant des falaises, et trouver l'entrée du canyon
ces rochers sont si étonnants...
nous y voilà, au bout de 30 minutes !
Frederic a marché une heure la veille dans ce canyon, en chaussures de marche. Vu qu'il y a beaucoup d'eau, nous voilà tous en tongs aujourd'hui, sauf... Fred ! Je pensais qu'avec les enfants, la balade durerait 1 h 30, j'ai juste emporté 1 litre d'eau... et absolument rien à se mettre sous la dent, pas la moindre barre de céréales, pas même le moindre bonbon...
Bien-sûr, nous n'avons ni carte, ni boussole...
Nous ne le savons pas encore, mais nous mettrons 4 h à boucler la boucle : 3 h dans le canyon, puis encore une heure pour marcher au pif au mètre au milieu des montagnes et ... retrouver notre hôtel ! Une vraie aventure qui, heureusement, s'est bien terminée, ouf !
le paysage est absolument grandiose, envoutant, superbe ! Nous, on est fans !
Au début, la largeur du canyon varie , puis nous nous enfilons dans un véritable boyau, si étroit ! Partout, cette roche rouge !
D'autres endroits grandioses nous reviennent à l'esprit : Capitol Reef, Arches, Antelop canyon aux USA ou Petra en Jordanie où nous avions marché dans un canyon semblable
parfois, ça râle un peu dans les rangs : on perd nos tongs, et puis, c'est long, et on n'en voit absolument pas le bout...
Colombe, comme à son habitude, apprécie cette nouvelle aventure, ne se pose pas de question, est ravie quand on a les pieds (ou plus)dans l'eau, s'amuse de cette rando pas comme les autres !
pour Fred qui ne souhaite pas mettre les pieds dans l'eau, ce n'est pas toujours facile ! Il doit réaliser quelques acrobaties !
nous voilà dans un passage délicat, c'est pas simple !
Colombe, ça lui plaît toujours autant ! Quelle aventurière !
ça y est ! nous sortons du lit du cours d'eau !
les enfants reprennent espoir de ne pas passer leur vie à avancer au fond de ce trou, car ça leur semblait sans fin...
on est comme prisonniers entre ces falaises... ça pourrait être angoissant, mais se souvenir que Fred s'en est sorti hier est rassurant ! Cela fait maintenant plus de 2 h que nous marchons... et pas d'issue en vue...
dans 5 minutes, la crise des grands : nous revoilà au fond, les pieds dans l'eau, tout au fond du canyon, ils angoissent et je les comprends, l'horizon est limité, jusqu'où allons-nous marcher ?! Combien de temps encore avant de trouver la sortie ?!...
avec cette chaleur, la minie trouve trop chouette de faire trempette !
c'est reparti mon kiki, on grimpe, on escalade, on se faufile... les grands râlent mais m'étonnent par leur résistance, ils boivent si peu, et il fait chaud. On ne marche pas vite, mais on ne fait pas de pause...
En fait, ils ont encore énormément d'energie !!!
une tite pause ma Colombe ?!
parfois, il faut savoir se faire tout petit !
Fred ne l'exprime pas mais en tous cas, c'est sûr, on a dépassé l'endroit où il est sorti de ce trou...surement juste l'envie d'aller voir un peu plus loin ! C'est de plus en plus acrobatique !
Perso, je suis trop contente d'être là, c'est vraiment le genre de rando dont je raffole, pleine de surprises et dans ces tons si chauds, et en même temps, forcément, notre situation de "prisonniers " est plutôt rare, et je me demande combien de temps ça va durer...
Il ne nous reste que quelques gorgées d'eau pour nous 6, moi qui prévois toujours trop (je ne supporte pas l'idée de manquer d'eau en randonnée, j'ai déjà réellement eu soif longtemps en course de haute montagne ou autre, c'est juste horrible, insupportable !) et ce que je sais à cet instant, c'est qu'on est loin d'avoir rejoint notre hôtel vu notre situation ! Les enfants râlent, (plus ou moins selon les caractères !) mais pas encore de mutinerie... on continue !
le même endroit avec chaussures, et sans chaussures ! pratique le short-jupette Decat+*§n !
on a vu les cairns ! on grimpe !
Que nous sommes petits dans ce paysage si grandiose !
Dame Nature vous êtes si grande !
On n'a pas eu le choix, on a du redescendre... Quentin n'en pouvant plus, il a decidé de grimper sur la muraille de gauche (en tongs je le rappelle ! Mais bon, c'est faisable !) et de rejoindre l'hôtel par lui-même... Je ne dis rien, je prends sur moi (beaucoup !), je le laisse faire, il faut bien qu'il s'envole un jour ce garçon ! Au sommet de la paroi, on le voit discuter avec d'autres personnes ! Il a donc certainement pris le bon chemin, ces gens ont du monter par l'autre côté ! Inch Allah, Quentin, trace ta route !
Nous, on continue tout droit ! Nous revoilà dans le lit du canyon, mais le paysage s'est élargi, c'est surement de bonne augure !
et puis, ça y est, on grimpe pour de bon ! On a tant marché, quelle distance avons-nous parcouru ? A quelle distance est notre but ?!
Fred encourage les filles depuis la crête !
Il est en chaussures de marche, lui, nous, en tongs ! Pas facile dans les cailloux !
"fichtre, on vient de si loin ?" en fait, on ne voit là que la dernière partie du canyon. Et quel est ce nuage chargé de sable qui vient droit sur nous ?!
"oui, Papa, tu nous a fait marcher tout ça, en tongs !"
Voilà, on est vraiment tout en haut, et qu'y a t il de l'autre côté ?
un champ de blé ! Incroyable au milieu de ces cailloux, ce vert !
A l'instinct, on se dirige vers la faille que nous offrent ces sommets, on le sait, "chez nous", c'est par là !
c'est sûr, c'est beau. Mais ça ne ressemble pas du tout au paysage de notre début de balade ! De simples échanges de regards avec Fred suffisent à ce que l'on se comprenne : on est quand même un peu paumés là... et pas de buvette au virage du sentier ! Les filles s'inquiètent, mais avancent, on a accéléré le rythme !
Aux pieds de Maïlys, quelques lacets plus bas...
c'est la big surprise... un oued, immense, à sec ! Mais où sommes-nous donc ?! Si nous suivons cet oued, nous mènera-t-il à notre but ? En tous cas, nous ne sommes plus seuls ! Mais bon, ils déchargent, et nous, on les double...
A cette découverte, Maïlys est furieuse et "celle qui n'aimait pas marcher", de colère triple son rythme de marche et prend vite de la distance ! Vous êtes incroyables les filles !
Nous marchons sur la piste et qui dit piste dit... véhicule ! Voilà un camion qui arrive ! Je lance à Fred en arrière : "on va faire du stop !"
voilà l'aventure comme je l'aime !
On marche des heures, on se sent perdus,la situation est, disons, critique, et surgit au milieu de nulle part un camion, en quelques minutes, nous voilà assis sur de verts patûrages au milieu de femmes marocaines, à se faire trimballer dans ce désert de caillasses ! C'est fou non ?!
Un peu plus loin, on s'arrête pour récupérer Maïlys bien -sûr ! Et Quentin, est-il arrivé ?
Avec Fred, échange de regards et de sourires, quelques mots dans le dos des filles, ouf, on souffle ! Et puis, oui, l'aventure, on aime toujours autant ça, et oui, on peut la vivre même sur un séjour de 8 jours au Maroc en voiture de location ! Il suffit de sortir un peu (beaucoup !!!) des sentiers battus ! Et nous, on se redit que vraiment, c'est notre truc, et on n'est pas près de s'arrêter ! On n'oublie pas de féliciter les filles pour leur persevérance et leur courage !
On ne sait pas où ce camion nous emmène mais c'est la bonne direction, c'est toujours ça !
Soudain, le camion quitte l'oued à sec et emprunte cette piste tordue, on s'accroche aux fagots !
Au hameau, tout le monde descend, hommes et femmes déchargent, nous remercions et repartons à pied. Justement, là, il y a un pont, on a retrouvé la rivière Dadès, celle qui passe devant notre hôtel !
Nous revoilà du bon côté des montagnes, et de la rivière, hourra !
Quelques centaines de mètres et voilà une buvette/mini épicerie devant laquelle nous sommes déjà passés en voiture. On n'est pas longs à décider de la suite : Les filles choisissent toutes les boissons sucrées gazeuses qu'elles veulent, des barres au chocolat, et on attend là que Fred qui part à pied revienne nous chercher avec la voiture
Les filles ont déjà vécu des aventures semblables lors d'autres voyages... quelques gorgées, quelques bouchées bien sucrées, je les observe, et on dirait qu'elles ont déjà tout oublié, toute la longue marche sans eau ou presque, les cailloux dans les tongs, les passages difficiles, les interrogations, la fatigue, l'angoisse de ne jamais arriver, c'est du passé, et comme souvent, bien vite, il ne reste que le beau dans les esprits !
Fred arrive bientôt en voiture, avec Quentin à ses côtés ! Il nous a attendu longtemps au sommet de sa falaise, croyant qu'on allait le rejoindre, puis, en 20 minutes, il a rejoint l'hôtel...
D'aller si loin dans le canyon nous a emmené de biais par rapport à la vallée du Dadès. C'est ainsi qu'en marchant si longtemps tout droit, on a en fait placé une montagne entre nous et la vallée !
A l'hôtel on charge nos affaires, et vite on roule vers Boulmane Dadès afin de trouver un resto qui vite, nous préparera à manger !
C'est à l'heure du goûter que nous nous delectons au calme, d'un délicieux déjeuner, huuum, c'est si bon ! Juliette, épuisée, préfère dormir...
Ce qu'il y a de chouette dans ces restaurants marocains, c'est ça !
Quelle journée !
Mais elle n'est pas finie !
La suite, plus tard !
Beaucoup beaucoup de photos pour ce post, parce que ce fut LA grande aventure de ce voyage, et que vraiment, ce canyon, il était trop beau, magique...
Vous pouvez cliquer sur chacune des petites photos pour les agrandir
Merci de votre visite, à très vite pour la suite, ce sera plus calme !
***